Reprenons-en à cette fameuse guerre. Ce fut un désastre entraînant une chute démographique fulgurante, faisant passer le nombre d'individus peuplant cette belle planète bleue de 6 milliards 759 millions à tout juste plus de 2 milliards. Deux importantes bombes nucléaires furent utilisées, une grande partie du monde subit des dégâts irréversibles et un hiver atomique recouvrit les deux tiers de la Terre. Un climat qui entraîna des journées aussi noires que la nuit et des températures qui chutèrent drastiquement. Seules les plantes les plus robustes surent rester en vie, conduisant à un anéantissement de la majorité de la chaîne alimentaire. Toutes les espèces, y compris la nôtre, subirent ainsi une extinction de masse qui aurait bien pu devenir fatale à toute vie sur cette planète.
Quand le contact pu enfin être rétabli avec certains satellites en orbite autour du globe, ceux-ci transmirent les images d'un cadre démentiel, irréel et défiguré. De nouveaux archipels s'étaient créés tandis que d'autres, par un effet retord de réactions en chaîne, avaient sombré sous les eaux suite aux séismes et catastrophes aillant touchés les cinq continents. Seuls quelques états ont survécus, leurs populations ne se trouvant pas en pleine zone d'hiver atomique et leurs gouvernements se montrant suffisamment solides pour gérer de telles crises dans leurs pays. Ce fut notamment le cas du Japon.
Après plus d'un siècle, l'hiver nucléaire à pris fin et les civilisations se sont doucement relevées, désireuses de vivre de nouveau simplement, en paix. Mut par cette volonté, tous se rassemblèrent et reconstituèrent un semblant de civilisation en un temps records, exploitant les matériaux encore utilisables pour contribuer à cette vaste entreprise. Suite à cela le peuple se sentait prêt à passer à autre chose, oublier les horreurs de la guerre.
Malgré tout, des parts d'ombre subsistaient dans cette profusion apparente de bonne volonté générale. Au Japon, des différences et des inégalités se creusaient entre le Nord et le Sud. D’un côté, l'économie florissante faisait apparaître de belles bâtisses et de somptueux manoirs à tous les coins de rue, la vie reprenait son cours et la population semblait heureuse. De l’autre, on pouvait seulement décrire un parterre entremêlé de bidonvilles et de maisons de fortunes bordant les routes dont le béton semblait détruit depuis longtemps. De plus, l'hygiène y trouvait difficilement sa place et la misère s'y installait petit à petit afin d'y régner finalement en maître. La précarité contre l'Opulence, tel était désormais le visage du Japon, divisant le pays fraîchement reconstruit. L’État, face à cette scission instable, décida d’établir une loi, celle de l’entraide menant à une entente générale, du moins en apparence. Car en effet, des tensions subsistaient, palpables et elles se finissaient bien souvent à coups de lames et autres outils, dans des bains de sang dignes des plus grands films d'horreur. Bienvenue dans un pays où entraide et assassinat fonctionnent de paire.
Les dysfonctionnements de cette société firent tout de même se questionner les quelques scientifiques et psychologues encore en vie. Ces derniers se penchèrent sur le problème de cette violence recrudescente et en arrivèrent à une conclusion des plus perturbante : les survivants qui se tenaient encore debout étaient ceux dont le corps s'était adapté au fil du temps, seulement le mental avait lui aussi été affecté et lorsque la population pu enfin se reposer après avoir relevé de ses cendres son pays, de nombreux troubles mentaux s'étaient déclarés. Après de longues recherches, il fut affirmé que tous ces cas de maladies étaient liées par une seule et même mutation, atteignant principalement les adolescents et jeunes adultes, dont un fort taux de malades se trouvant dans la partie Nord du pays. A ce jour aucun traitement ni remède n'a pu être trouvé contre. Si jamais cette maladie vous a touché, alors elle vous suivra jusqu’à votre mort…
Frappant tous ces jeunes, elle crée la terreur au sein du pays et ses victimes n’hésiteront pas à user de ces différents troubles de l’esprit pour arriver à leur fin. Estimez-vous donc heureux si vous n'en êtes pas la cible. Heureusement le Japon conserve encore quelques têtes hautes, confinant cette maladie ironiquement nommée Diafthora, dans l'espoir qu'elle ne se propage pas davantage, sans quoi ce pays se transformerait vite en asile.
Un beau jour, un édifice particulier suscitant de nombreuses contestations apparaît à la lisière des deux camps, miséreux et nantis. Cette entité, aussi longue que large et se parant d'une architecture pour le moins atypique, est une académie visant à réunir les deux extrémités du Japon et en faire un état unique. Bien que ce bâtiment semble avoir été érigé pour la bonne cause, ses deux étages officiels en cachent un troisième plus secret. Situé dans les souterrains de la ville, on y trouve un asile où sont enfermés les élèves dont la maladie est trop avancée pour être récupérable, où leur psychologie est trop instable. Des bruits courent sur l’utilisation de ces fous dans des expériences douteuses dont le but serait de créer de nouvelles armes… Chanceux sont ceux qui étudient ou travaillent au sein de ces bâtiments, maudits sont ceux qui s'y retrouvent enfermés sans espoir d'en ressortir un jour.
Derrière ce projet, deux chefs semblant représenter avec ferveur les principes de l'enseigne. L’un, adulte, est malade à un stade plus qu'avancé; le second, saint d’esprit et de corps, s’est allié au premier. Rien de plus banal lorsqu'on sait que ces deux personnes sont frère et sœur.
Malgré tout, des interrogations subsistent : Dans l'idée où ces expériences auraient-bien eu lieu, sommes-nous en état de les poursuivre? Dans quel but? Et si cela ne fonctionne pas, ou bien qu'un élément réagi de manière imprévue et devient incontrôlable? Le pays nippon risque-t-il de sombrer dans une guerre civile...? Maintenant c’est à vous de faire votre choix, mais restez sur vos gardes…
Concept : Akihide Naomira
Rédaction : Kiara Daikite